Envisagez-vous de créer une Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) ou êtes-vous déjà à la tête de cette forme juridique d’entreprise ? L’une des préoccupations majeures qui vous tourmentent sans doute est celle relative aux charges. Quelles sont-elles ? Comment sont-elles calculées ? Comment peuvent-elles être optimisées ? Cet article apporte des éclaircissements sur ces questions.
Qu’entend-on par charges de l’EURL ?
Les charges de l’EURL, tout comme celles des autres formes d’entreprises, désignent l’ensemble des coûts qu’une entreprise doit supporter pour son fonctionnement et son développement. Elles se divisent généralement en deux catégories principales : les charges fixes et les charges variables.
Les charges fixes regroupent tous les frais que l’entreprise doit payer indépendamment du niveau de son activité. Il s’agit notamment des loyers, des salaires, des primes d’assurances, etc. Quant aux charges variables, elles dépendent directement du volume de production ou du chiffre d’affaires de l’entreprise. On peut citer entre autres les matières premières, les commissions sur vente, etc.
La structure des charges dans une EURL
Dans une EURL, certaines charges spécifiques doivent être prises en compte dans le budget. Il s’agit principalement des charges sociales et fiscales.
Les charges sociales correspondent aux cotisations versées au Régime Social des Indépendants (RSI) par le dirigeant associé unique de l’EURL. Elles sont calculées en pourcentage du revenu professionnel du dirigeant. Ce taux varie généralement entre 35% et 45%. À noter que pendant les deux premières années suivant la création de l’EURL, un dispositif d’allègement appelé ACCRE peut permettre au dirigeant de bénéficier d’une réduction significative de ses cotisations sociales.
Sur le plan fiscal, une EURL est soumise par défaut à l’impôt sur le revenu (IR). Cependant, elle peut opter pour l’impôt sur les sociétés (IS). Dans ce dernier cas, le bénéfice est imposé au taux normal de 15% jusqu’à 38 120 euros puis à 28% au-delà. Il faut noter que depuis le 1er janvier 2020, ce taux a été réduit à 21% pour les bénéfices supérieurs à 38 120 euros.
Gestion et optimisation des charges dans une EURL
Pour minimiser les charges dans une EURL, plusieurs stratégies peuvent être mises en place. L’une d’entre elles consiste à bien choisir entre le régime fiscal de l’IR et celui de l’IS lors de la création de l’EURL ou durant son existence. En effet, selon la situation financière et personnelle du dirigeant associé unique, l’un ou l’autre régime peut s’avérer plus avantageux.
L’autre stratégie consiste à tirer profit au maximum des dispositifs d’aides existants tels que le crédit d’impôt recherche (CIR), le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), ou encore le statut Jeune Entreprise Innovante (JEI). Ces aides peuvent permettre à une EURL de réaliser d’importantes économies sur ses charges fiscales et sociales.
D’autres techniques telles que le leasing pour acquérir du matériel ou encore la sous-traitance peuvent également permettre une réduction significative des charges variables.
Pour finir, il ne faut pas négliger l’intérêt d’un pilotage efficace et rigoureux du budget pour maîtriser au mieux les charges. Cela passe par un suivi régulier et précis des dépenses ainsi que par la mise en place d’un système fiable de contrôle budgétaire.
Dans toute entreprise y compris dans une EURL, la gestion efficace des charges est cruciale pour assurer sa pérennité et sa rentabilité. Pour cela, une bonne connaissance des différentes catégories de charges ainsi qu’une utilisation judicieuse des dispositifs légaux d’allègement sont indispensables.